La vision est illusion.
L’œil ne voit rien dans sa totalité. Il assemble des morceaux perçus et créé le puzzle de sa réalité à partir des certitudes transmises et acquises.
La vision s'arrête là.
Sur l'écorce mutilée de notre complétude. Nos secrets protégés sous la surface. Notre complexité plus vaste que la physique. Une énigme. Pour les autres. Pour nous-mêmes.
Notre essentielle essence, inaccessible.
Il est impossible de voir et de se voir dans son entièreté. Un mystère qui exige de s'engager dans une quête. Au delà.
Voir au-delà.
Accepter de ne plus voir.
Et regarder.
Accepter le mystère.
Et le laisser vivre hors cadre, hors temps.
Ne pas l'arrêter.
Ne pas s'arrêter.
A une vision.
A une vision.
Ne pas s'arrêter.
A une image.
Et voir au-delà.
Chapitre 1 : En surface
La vision est liée à la réflexion. Des faisceaux de lumières qui se réfléchissent différemment selon l'angle ou la nature du support. L'image est alors projection sur une surface. Un reflet. Trouble reproduction, qui prend sa place dans le cadre fermé de nos convictions. Une surface qui agit comme un filtre trompeur grimant la vérité. Un filtre entre soi et l'Autre. Un filtre qui éloigne de soi. La surface comme l'écorce qui empêche d’accéder à l'essence.
Chapitre2 : Un fragment
L’œil ne voit rien dans son entier, il reconstruit l'image à partir de fragments assemblés par la pensée selon ce qu'il a appris, ce qu'il croit savoir, l'imaginaire collectif qui se transmet pour proposer une interprétation à la vision. Comme un iceberg, on ne voit qu'un petite partie des corps physiques. Tant de détails inconnus, tant de possibles peuvent être imaginés en dehors du cadre spatio-temporel.
Chapitre 3 : Insaisissable.
Nous sommes le temps qui passe. Nous sommes le mouvement. Nous sommes le changement perpétuel. L'arrêt sur image est déjà trahison de la réalité. C'est enfermer un instant hors de son contexte authentique. Nous restons libres dans cette vérité qui nous échappe, dans la fuite du temps. Nous restons un mystère.
Insaisissable.
